vendredi 29 septembre 2017

BÉNIN: l’Assemblée nationale : Gabegie sous Houngbédji ?




A l’ère de la Rupture et sous la présidence de Me Adrien Houngbédji à l’Assemblée nationale, les députés sont gâtés. Tellement le Parlement est arrosé financièrement que cela suscite d’inquiétudes dans les rangs. Les chuchotements s’amoncelant, votre journal Matin Libre est allé fouiner dans les couloirs du Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Les données collectées sont renversantes et interpellent.


De nos investigations auprès de sources bien introduites au Parlement, au cours de la deuxième quinzaine du mois d’Août 2017, chaque député a miraculeusement reçu la somme de quatre millions cinq cent mille (4.500.000) francs Cfa. Cette générosité débordante et soudaine de l’institution parlementaire, présidée par Me Adrien Houngbédji, a motivé ceux qui n’y comprenaient rien à pousser leur curiosité par rapport à un tel don. Mais il leur a été simplement dit de s’en servir pour aller rencontrer leurs mandants. Or, faut-il le rappeler, en 2016, dans le cadre du projet de la révision de la Constitution qui a échoué, c’était déjà cinq millions (5.000.000) francs Cfa par tête et pour le même objectif, avait-on dit. C’est un secret de polichinelle puisqu’à la suite de la doyenne d’âge Rosine Vieyra Soglo, le député Gildas Agonkan l’a avoué dans les médias. A la question de savoir si c’est une tradition ou une pratique courante au Parlement, une source s’en indigne : « Ca ne correspond à rien et c’est quand même l’argent du contribuable ». Elle poursuit : « Sous le président Nago ça se faisait mais il ne donnait pas autant d’argent. Il vous donne 1 million mais il exigeait qu’on fasse des tournées pour aller expliquer des actions du Parlement dans nos circonscriptions. Et c’était des délégations. C’est quand vous y allez qu’on vous paie là-bas. Cela veut dire que quand vous n’y allez pas, vous n’êtes pas payé. On est payé au maximum à 1million, sinon c’était 500 ou 600.000 FCfa. Et avec ça on payait l’essence, le manger… ». De l’argent frais qui pleut à gogo sur l’Assemblée nationale, cela devrait interpeller tout adepte de la lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance. Surtout lorsqu’on se rappelle que courant 2016, parce que les députés burkinabé se sont octroyés chacun un million (1.000.000) francs FCfa pour aller faire des tournées dans leurs circonscriptions administratives, les fonctionnaires burkinabé ont déposé une motion de grève pour manifester leur désapprobation contre une telle chose.
Dans la droite ligne…

Parlant toujours de la façon dont les ressources publiques sont gérées, il y a ces séminaires et ateliers organisés ici et là ces derniers mois par l’Assemblée nationale. En effet, selon des témoignages, ces assises ne sont rien d’autres que des rendez-vous pour se partager les sous. Et généralement, le personnel d’appui, autre que les assistants, fait au moins le double des députés. A titre illustratif, au dernier séminaire d’imprégnation des députés qui s’est tenu à Dassa-Zoumè, non seulement députés et personnels ont été logés et nourris, mais chaque parlementaire, de sources bien renseignées, a eu une enveloppe de cinq cent mille ( 500.000) francs Cfa, sans compter bien évidemment le personnel administratif, les chauffeurs (deux pour certains députés) et les gardes du corps. Dans un pays où le gouvernement a opté pour la suspension de certaines primes et avantages à ces mêmes ateliers et séminaires chez certains cadres dans l’administration publique, il y a matière de réfléchir.
Troisième fait qui fait dresser les cheveux sur la tête, c’est le recrutement d’une soixantaine d’agents en février 2017 par l’institution parlementaire. Un recrutement qui, d’après nos recoupements, a été fait suite à la grogne de membres de la Conférence des présidents. Ces derniers n’étant pas d’accord que le président se taille la part du lion, ont réussi au finish à placer, eux aussi, les leurs (un pour certains, deux pour d’autres). Est-il besoin de mentionner que depuis qu’ils ont été recrutés, ces agents n’ont pas encore reçu, à ce jour, d’affectation et tournent en rond dans la maison Parlement quand bien même leur situation salariale est déjà régularisée. L’Assemblée nationale accepte-t-elle vraiment de payer des oisifs mieux traités que dans la fonction publique ?
Le quatrième fait qui s’invite au débat sur la gestion des ressources publiques, c’est l’achat des trois véhicules haut de gamme précisément de marque « Jaguar ». Selon nos enquêtes, ils sont affectés à trois députés membres du Bmp. Qu’est-ce qui pourrait justifier l’achat de tels véhicules dans un contexte de morosité économique où on parle de sobriété ? L’autre préoccupation est que s’il est vrai que certains députés, forts de statut de président de groupe parlementaire, peuvent bénéficier de ces véhicules, il y en a par contre qui ont déjà perdu cette casquette mais curieusement continuent de bénéficier de ces privilèges. Autrement dit, comment se fait-il que de simples députés désormais continuent d’avoir droit à un véhicule administratif ? Alors même que n’eut été le chef parc de l’Assemblée nationale, la doyenne d’âge Rosine Soglo se verrait son véhicule retiré sous prétexte qu’elle n’est plus présidente de groupe parlementaire. Et pourtant comme elle, d’autres sont dans le cas mais n’ont pas été approchés. Pour l’heure, nous taisons les noms des concernés.
Une largesse incompréhensible…Pourquoi ?
Dans les couloirs de l’Hémicycle, plusieurs députés continuent de se surprendre de cette poule aux œufs d’or qu’est devenue subitement leur institution. Ils ne s’en reviennent pas surtout que c’est sous la présidence de Me Adrien Houngbédji, connu pour sa rigueur, que de telles largesses aient droit de cité. Est-ce que tout ceci est fait exprès parce que Adrien Houngbédji qui a signifié son appartenance à la mouvance présidentielle est en train d’aider le chantre du Nouveau départ à entretenir les députés afin de mieux conserver sa majorité du « Bmp » (Bloc de majorité présidentielle) ? D’où proviennent ces liasses distribuées allègrement ? Le président Houngbédji, forclos pour les échéances présidentielles, joue-t-il son avenir politique en mettant à l’aise ses pairs afin d’avoir une législature apaisée pour une éventuelle réélection à un perchoir que continuent de lorgner les anciens présidents de l’institution ? La préoccupation reste entière pour le moment. Autant de liquidité pour quelle finalité ? Les prochains jours nous édifieront…
Worou BORO

Source; https://www.facebook.com/mopjadinfos/posts/689277821276031

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

BENIN-PAHOU: Les Photos de la sortie Touristique du groupe HBM party sur les Rives TOHO

Nous avons suivie le groupe HBM party, pour vous rapporter de belles images photos et vidéos de leur promenades entre amis    Le ...

Les plus consultés